« Le mariage pour tous » : livres à lire

6 novembre 2012

pour mieux saisir l’enjeu d’un tel bouleversement

Le 7 novembre, le projet de loi sur le « mariage pour tous » et l’adoption par les couples homosexuels doit être présenté en Conseil des ministres, pour un examen du projet à la mi-janvier par l’Assemblée nationale. Le calendrier aurait été retardé principalement parce qu’une telle « loi » nécessite la correction considérable des textes actuellement en vigueur (notamment par la suppression complète des termes de : « père », « mère », d’« époux », d’« épouse »,… jugés nocifs).

Vu l’enjeu de cette « rupture de civilisation » (Cardinal Barbarin), car cette « loi » changera non seulement la conception du mariage, de la famille, mais aussi nos valeurs fondamentales de dignité, liberté et d’égalité, avec celle de l’être humain et de sa filiation, une quantité de livres ont été récemment publiés sur la question. Or, il est nécessaire de s’informer pour mieux saisir les conséquences d’un tel bouleversement, qu’on voudrait nous faire passer pour inoffensif…

Parmi les plus intéressants, nous vous conseillons avant tout l’excellent document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 3 juin 2003 : « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles ». Un document clair et implacable, adressé « à tout homme de bonne volonté » : « la vérité vous rendra libre »


 
Egalement le magnifique petit ouvrage de Philippe Arino, L’homosexualité en vérité, ed. Fréderic Aimard, oct. 2012, pour lequel, loin d’être une solution ou une marque de d’amour et de compassion, l’union des personnes homosexuelles les détruira.

En voici quelques extraits :
« L’homosexualité est-elle une maladie ? (…) Je trouve que le mot qui lui convient le mieux, c’est celui de blessure. Beaucoup de personnes homosexuelles, dans leurs discours et leurs œuvres artistiques la décrivent d’ailleurs explicitement comme une cicatrice, une fêlure. Une blessure, ça ne définit pas une personne dans son entier. Ca n’inculpe personne. Ca colle à la peau, certes, et parfois de manière durable, mais on ne sait pas qui l’a faite, ni d’où elle vient, ni quelles en sont les causes. On ne peut que la reconnaître comme « existante », constater qu’elle a différents degrés de profondeur (donc elle engendre différents types d’homosexualité), sans pour autant assurer qu’elle aura des conséquences à vie ni qu’elle disparaitra complètement » (pp.12- 13).
«  Ce qui est hyper dur à dire (car cela semble cruel et défaitiste), c’est d’expliquer que l’amour homosexuel, comme il n’est pas basé vraiment sur le Réel, a une forme d’impossibilité. Il est objectivement peu comblant, limité, voué à une insatisfaction généralisée. Pourtant, oser affirmer la non-équivalence entre l’amour homosexuel et l’amour entre un homme et une femme qui s’aiment vraiment, dire que le premier a moins de force et moins de valeur (même si, pris séparément, les deux membres du couple homo conservent leur valeur, leur dignité, leur capacité d’aimer vraiment), cela libérerait bien des personnes homosexuelles qui s’épuisent à courir toute leur vie après une chimère amoureuse qu’on leur présente comme la panacée. Il suffirait de leur dire « Attendez… Ce n’est pas parce que l’amour homosexuel est plus limité qu’un autre type d’amour que, pour autant, il ne faut pas croire en l’Amour, ou que l’Amour ne t’attend pas TOI personnellement… mais l’Amour autrement que par le couple homosexuel, voire même autrement que le Couple ! » pour débloquer bien des vies obstruées par l’ignorance et la peur ! » (p. 49)
«  En quoi l’Eglise est-elle aimante quand Elle dissocie actes homos et personnes homosexuelles ? Pour beaucoup de personnes homosexuelles (qui ont tendance à se prendre pour leurs actes), cette distinction résonne comme une hypocrisie inaudible. Pourtant, si on sait l’accueillir, on comprend qu’elle est vraiment la garantie de notre liberté : ce n’est pas parce qu’on a certains désirs en nous que nous ne sommes pas libres d’en actualiser certains et de délaisser ceux qui ne sont pas les meilleurs ; et pour l’Eglise, une personne sera toujours plus grande et plus importante que les actes qu’elle a posés, aussi odieux ou « peu glorieux » soient-ils. Elle ne dissocie pas totalement la personne de ses actes (car elle reconnaît que nous sommes responsables et plus ou moins libres) mais ne nous réduits pas à ce que nous faisons  » (p. 74)
«  … oser parler des bienfaits de la continence quand on est une personne homo, ou quand on en connaît une (…) en tant que cathos, nous pourrions nous permettre, dans notre argumentaire sur l’homosexualité, de sortir de la défense du mariage comme unique horizon de bonheur humain à vivre ! … surtout quand on sait combien l’Eglise catho est la seule religion au monde à nous dire qu’il n’y a pas que le « Couple » et la procréation, mais aussi le célibat (consacré) comme voies d’accomplissement entier de l’Homme ! » (pp. 78-79).

 


Plus ancien et donc qui se situe en dehors du débat strict sur « l’union entre des personnes homosexuelles », voici un autre bon livre, équilibré, qui porte aussi son attention sur la souffrance des homosexuels (rejet et dévalorisation de soi ; angoisse et dépression), leurs besoins d’écoute, d’estime, de respect et les causes de l’homosexualité. L’auteur, qui déteint une longue expérience en la matière, considère possible le changement des personnes homosexuelles (si elles sont accompagnées en Eglise)… et surtout ne considère pas la légalisation de leur « union » comme une solution, bien au contraire : Philippe Auzenet, Parler de l’homosexualité, guide Totus, ed. Sarment Jubilé, 2006, 317 p.
 


Sur la question précise du « mariage gay » Thibaud Collin a récemment publié deux livres. Ouvrages de science politique, ils ne sont pas toujours faciles d’accès pour le grand public, ceci dit ils sont très pertinents et brillants. D’abord, Le mariage gay, les enjeux d’une revendication (ed. Eyrolles, 2005 155p.). En voici un extrait :
« le lobby gay : Il s’agit d’acquérir des droits qui sont pour l’instant réservés à certains, considérés comme des privilégiées aliénant une minorité. La victoire peut passer tout d’abord par la culpabilisation de ces « citoyens privilégiés » accusés d’accaparer égoïstement des droits au détriment d’une minorité de « citoyens-exclus ». Le but d’une telle opération est de retourner progressivement le sens commun. Pour ce faire, il suffit qu’au sein de cette minorité quelques individus « éclairés » travaillent à dénoncer le dit « sens commun » comme un énorme préjugé ». (p. 16)



Et Les lendemains du mariage gay, vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ? ed. Salvator, 20012, 122 p. Que l’auteur conclut ainsi :
« Sommes-nous condamnés à regarder passer les trains ? Ce serait considérer que le législateur n’est qu’une caisse d’enregistrement des évolutions sociétales objectivées par des revendications. Bref, ce serait considérer que la démocratie vue comme « principe générateur des sociétés modérés » rend obsolète la démocratie vue comme régime politique fond sur la délibération de citoyens doués de raison et cherchant à se donner des lois justes. Confusion liberticide (…). Reconnaître une évolution ne dit encore rien de son caractère juste ou injuste. (…) la démocratie (…) est le régime politique dans lequel les citoyens sont perpétuellement renvoyés à eux-mêmes et à leur capacité d’estimer le juste et l’injuste. Seule leur vigilante attention au contenu complexe des questions qu’ils se posent permet aux citoyens d’honorer la grandeur du régime libéral. Outre la prudence et la justice, le courage requiert de réclamer le statu quo et de refuser d’ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe.  » (pp. 118-119).
 


Déjà recommandé, à propos de la polémique sur le gender et son enseignement dans les lycées français, mais à relire : Gender la controverse (ed. Pierre Téqui, ed. 2011, 190 p., du Conseil pontifical pour la famille). Voici, cette fois, quelques extraits concernant la filiation et la « parentalité », notions totalement remises en cause dès lors que les couples homosexuels pourront adopter (ce qui s’avère inéluctable si on leur reconnaît l’accès au mariage, le mariage étant inséparable de la filiation) :

«  La filiation ne reposerait plus sur l’union des corps, mais sur le désir d’être « parent ». Le législateur est invité à changer le droit au sujet de la filiation afin qu’il dépende de la volonté d’être parent et non pas du corps des adultes. Ainsi tous les adultes seraient mis à égalité au lieu d’être à la merci de l’injustice que représente la différence sexuelle et toutes les formes de « familles » peuvent exister selon des particularités sexuelles. On confond ici l’hétérosexualité, qui s’articule le mieux avec la différence des sexes, avec des orientations qui ne sont que des complexes intrapsychiques non dénoués de la sexualité humaine et qui n’ont pas vocation à être source de lien social et de référence éducative  » (Tony Anatrella, p. 13).
« Le parent est réduit à l’éducatif. La théorie du gender prétend établir un nouvel ordre familial qui ne repose plus uniquement sur le couple formé entre un homme et une femme, sur la procréation qui les rend parents et sur la symbolique familiale. Il serait simplement dépendant d’une relation éducative à partir de laquelle n’importe qui pourrait devenir « parent ». Le terme de « parent » est bien à entendre ici entre guillemets car un parent au singulier est pour le moins une contradiction. Habituellement la notion de parents est au pluriel puisque l’enfant procède d’un homme et d’une femme qui sont ses parents. C’est pourquoi l’adoption d’enfant en dehors d’un couple formé d’un homme et d’une femme mariés, stables, ne devrait pas avoir lieu et exigerait, en plus, des critères de sexualité. (….) devenir parents, c’est être capable d’enfanter, de concevoir un enfant, d’être en mesure d’être à l’origine d’une autre génération. » (Tony Anatrella, p. 99).

 


Enfin, pour conclure, une toute petite plaquette de Joseph-Marie Verlinde : L’idéologie du gender comme identité reçue ou choisie ?, ed. le livre ouvert, 2012, 109 p. Dans le contexte actuel de relativisme et de nominalisme, voici ses remarques très pertinentes :
« Selon Mgr Michel Schooyans, le terrorisme que nous subissons actuellement a ceci de particulier, qu’il prend un visage humanitaire. Mais sous prétexte d’action humanitaire, c’est en fait un nouveau paradigme qui se met –ou plutôt qui est mis- en place. La violence n’est pas physique, mais intellectuelle. Dans un premier temps, il s’agit de trafiquer le langage. Cette manipulation du langage est l’instrument indolore d’un retournement psychologique quasiment imperceptible. Elle est aussi le passage obligé vers une reprogrammation, au terme de laquelle les gens continueront de penser et de vouloir, mais d’une pensée et d’un vouloir étrangers à eux-mêmes. Ce terrorisme n’a nul besoin de recourir à la violence physique : il se contente d’une violence plus raffinée ; une violence douce admise par chacun (ou presque), voulue et même exigée par l’opinion publique, votée au parlement, subventionnée et finalement célébrée ». (pp. 52-53).
 
Tout ceci pour vous inviter à aller plus loin et à lire ces ouvrages !